L’adhésion des citoyens est une condition de réussite des stratégies de transition écologique
L’information des citoyens sur les risques, sur les choix à opérer, mais également sur les opportunités qu’offre l’adaptation au changement climatique, constitue un enjeu majeur pour assurer l’adhésion de la population à la démarche.
Dans son rapport public annuel 2014, la Cour des compte appelle l’attention sur le fait que l’information des citoyens sur les risques, sur les choix à opérer, mais également sur les opportunités qu’offre l’adaptation au changement climatique, constitue un enjeu majeur pour assurer l’adhésion de la population à la démarche. Il en découle que le déploiement efficace de mesures d’adaptation au changement climatique doit être précédé d’importants efforts pour convaincre de sa nécessité et de ses bienfaits, identifier les principaux enjeux et réduire les incertitudes.
Cet effort d’explication et de mobisations est impératif dans plusieurs domaines cités comme exemples :
1. En matière de feux de forêts
Dans neuf cas sur dix, ces sinistres sont d’origine humaine, l’efficacité de la lutte contre ce fléau impose de développer les dispositifs de sensibilisation du public.
En 2023, l’État a rappelé aux 2,5 millions de propriétaires leur obligation légale de débroussaillage, qui est mal connue, mal comprise et peu respectée. La multiplication des oppositions locales, voire des incidents, souligne la nécessité d’organiser dans les territoires un échange démocratique sur les bienfaits d’un entretien collectif de la forêt.
Plus généralement, la diffusion d’une culture de gestion du risque de feux de forêt s’impose notamment dans les régions nouvellement touchées par le phénomène.
2. En matière de prévention des catastrophes naturelles liées au climat en outre-mer.
Pour assurer l’efficacité des mesures de prévention des catastrophes naturelles liées au climat en outre-mer, il importe de diffuser, dans la population, des connaissances scientifiques sur les conséquences du changement climatique et d’une culture du risque.
La mise en œuvre effective de ces mesures, parfois contraignantes et dont les bénéfices n’apparaissent qu’au fil du temps, dépend en large part de l’adhésion et de la responsabilisation individuelle des habitants. Leur perception des risques est toutefois atténuée par la fréquence peu élevée d’événements climatiques extrêmes. Il convient de l’entretenir en associant la population à la préservation de la mémoire collective de ces risques.
3. En matière de risques sanitaires liés aux vagues de chaleur
Pour prévenir les conséquences sanitaires des vagues de chaleur, la communication vers la population, en général, et en direction des personnes vulnérables, en particulier, est déterminante.
Elle nécessite la diffusion de messages adaptés, sur l’ensemble des supports disponibles (télévision, radio, réseaux sociaux), en amont comme pendant les épisodes de vigilance. Elle appelle également un recours plus large et fréquent à l’envoi d’alertes individualisées sur téléphone portable.
4. En matière de rénovation des logements
Les bénéfices individuels et collectifs des travaux d’adaptation des logements doivent être connus de la population pour qu’elle mobilise les dispositifs de financement d’opérations de rénovation globale, incluant non seulement le changement du système de chauffage, mais également l’amélioration de la ventilation, de l’isolation et de la protection solaire des logements. Ceci peut tout à la fois permettre d’en améliorer le confort pour les résidents et favoriser le recrutement, par les entreprises du bâtiment, de professionnels compétents pour réaliser ce type de travaux.
La Cour souligne que, compte tenu de l’urgence de l’adaptation dans de nombreux domaines, la puissance publique doit accepter la part d’incertitude et agir, en fixant des objectifs cohérents avec l’état des connaissances, en déterminant une trajectoire pour les atteindre et en faisant preuve d’agilité si l’évolution des projections impose de modifier les objectifs ou d’adapter la trajectoire.