La fonction d’élu local est exercée par 572 817 personnes, dont 41,5 % de femmes. Ils ont pour missions de faire vivre le contrat social et de contribuer au Bien commun.
Ces missions d’intérêt public justifient notamment des aides publiques aux partis politiques, des obligations concernant les comptes de campagne et les règles de financement des élections locales, des garanties de transparence financière de la vie politique, des principes d’inéligibilité ou d’incompatibilité.
Place donnée aux fonctions d’élu locaux
Le fait d’être élu n’est pas un métier en soi. Il s’agit d’une fonction temporaire attribuée par les électeurs à une personne choisie par eux. Ce principe remonte à la Révolution de 1789.
Dès 1831, le principe de gratuité des mandats est institué de telle sorte que l’accomplissement d’un mandat aille de pair avec une sécurité financière personnelle, gage d’impartialité.
En 1884, une loi municipale a introduit la possibilité de remboursement des frais entraînés par l’exécution d’un mandat.
Aujourd’hui encore, le principe de la gratuité est confirmé par l’article L.2123-17 du Code général des collectivités territoriales (CGCT) pour les maires et les adjoints. Ils reçoivent toutefois des indemnités de fonction. Ces dernières ne présentent ni le caractère d’un salaire, ni celui d’un traitement ou d’une rémunération quelconque.
Une loi organique du 14 février 2014 prévoit l’interdiction, pour les députés et les sénateurs, d’exercer les fonctions de maire ou d’adjoint, de président ou de vice-président d’un conseil départemental ou régional, d’une intercommunalité, d’un syndicat mixte, d’un établissement public local, d’une société d’économie mixte ou de toute autre collectivité territoriale créée par la loi. Des dispositions analogues s’appliquent aux eurodéputés.
Cette place donnée aux élus locaux se traduit aussi par des chiffres statistiques :
Nombre d’élus locaux en 2022
Mandats | Effectifs pourvus |
Ensemble des mandats | 572 817 |
Conseillers régionaux et territoriaux | 1 927 |
Dont : présidents | 19 |
Conseillers départementaux | 4 056 |
Dont : présidents | 95 |
Conseillers communautaires | 66 015 |
Dont : présidents | 1 251 |
Conseillers municipaux | 500 819 |
Dont : maires | 34 841 |
1ers adjoints | 33 974 |
2e adjoints | 31 869 |
Autres adjoints | 50 756 |
Autres conseillers | 349 379 |
Dont : communes de moins de 1 000 habitants | 281 392 |
Communes de 1 000 habitants et plus | 219 427 |
Part des femmes parmi les élus locaux en 2022
Mandats | En pourcentage (%) |
Ensemble des mandats | 41,5 |
Conseillers régionaux et territoriaux | 48,5 |
Dont : présidents | 31,6 |
Conseillers départementaux | 50,0 |
Dont : présidents | 20,0 |
Conseillers communautaires | 35,0 |
Dont : présidents | 11,8 |
Conseillers municipaux | 42,2 |
Dont : maires | 20,1 |
1er adjoints | 33,4 |
2e adjoints | 42,3 |
Autres adjoints | 44,3 |
Conseillers sans fonction | 45,0 |
Dont : communes de moins de 1 000 habitants | 37,5 |
Communes de 1 000 habitants ou plus | 48,3 |
Financement des partis politiques
Le dispositif français de financement de la vie politique repose sur un mécanisme d’aide publique répartie entre les partis politiques en fonction de deux critères principaux :
Cette aide publique peut être modulée à la baisse pour les groupements politiques ne respectant pas les règles de parité visant à garantir l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux.
Le financement public représente la principale source de revenus des partis et groupements politiques : le montant de cette aide s’établit, pour 2015, à 63,1 millions d’euros. Il est supérieur à celui provenant des produits d’exploitations, des cotisations des adhérents et des contributions des élus.
Obligations liées aux comptes de campagne et au financement politique des élections locales
Le Code électoral encadre le financement de la vie politique locale, dans un souci de clarification des ressources et de limitation des dépenses électorales qui se traduit par plusieurs principes :
Rôle de la CNCCFP pour garantir la transparence financière de la vie politique
La Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP), autorité administrative indépendante, est chargée de vérifier le respect par les partis de leurs obligations comptables et financières ainsi que du contrôle des comptes de campagne.
La CNCCFP est constituée de neuf membres, hauts magistrats nommés pour cinq ans renouvelables par décret du Premier ministre. Cette autorité administrative détient un double rôle à l’égard des partis politiques, d’une part, et en matière électorale, d’autre part.
À l’égard des partis politiques, la CNCCFP dispose des missions suivantes :
En matière électorale, cette autorité exerce les rôles suivants :
Les décisions de la Commission font grief et sont susceptibles d’un recours gracieux devant la CNCCFP et d’un recours contentieux devant le juge de l’élection statuant sur l’inéligibilité du candidat ou devant le Conseil d’État statuant en plein contentieux sur le montant du remboursement forfaitaire alloué au candidat
Principes d’inéligibilité et d’incompatibilité
Un candidat aux élections locales doit respecter un certain nombre de conditions d’éligibilité et de compatibilité fixées par le code électoral :
Il existe deux types d’inéligibilités :
Les fonctions d’exécutif local, adjoint au maire ou vice-président de collectivité territoriale quant à elles, ne peuvent être exercées que dans le respect des règles de compatibilité et de cumul de mandats.
À titre d’illustration, relèvent de ce principe d’incompatibilité les situations suivantes :