Statut accordé aux élus locaux pour garantir le bon exercice de leur mandat

Le statut accordé aux élus locaux est destiné à garantir le bon exercice de leur mandat :

  • droits statutaires reconnus aux élus locaux ;
  • diverses mesures permettant à l’élu local de concilier son mandat avec lexercice dune activité professionnelle ;
  • droits de lopposition.

Le statut accordé aux élus locaux garantit le bon exercice de leur mandat. Il porte sur divers domaines que nous évoquerons succinctement. Ils sont accompagnés de mécanismes de protection (cf. page 1 de la sous-thématique 3.3). Ils sont la contrepartie de devoirs déontologiques (cf. page 1 de la sous-thématique 3.4).

Droits statutaires reconnus aux élus locaux

Les élus locaux disposent de droits dans lexercice de leurs fonctions pouvant être qualifiés de statutaires :

  • le régime des indemnités de fonction des élus locaux ;
  • les droits reconnus en matière daffiliation des élus locaux au régime général de sécurité sociale ;
  • les règles fiscales propres aux indemnités de fonction ;
  • les dispositifs de remboursement de certains frais particuliers : exécution dun mandat spécial, frais de mission, de déplacement, de représentation, frais de garde denfants ou dassistance aux personnes âgées, aux personnes handicapées et à celles ayant besoin dune aide personnelle à leur domicile, quils ont engagés en raison de leur participation aux réunions dassemblées ou de commissions, etc. ;
  • les modalités de prise en charge des accidents survenus dans lexercice des fonctions d’élu ;
  • le droit à suspension du contrat de travail jusqu’à lexpiration de leur mandat (sils justifient dune ancienneté minimale dune année chez lemployeur à la date de leur entrée en fonction), pour les maires, dune part, ainsi que les adjoints au maire, dautre part, qui, pour lexercice de leur mandat, ont cessé dexercer leur activité professionnelle, comme prévu dans le Code du travail pour les parlementaires ;
  • le droit à réintégration prévu dans le Code du travail est maintenu pour les maires, dune part, ainsi que les adjoints au maire jusqu’à lexpiration de deux mandats consécutifs.
  • les régimes de retraite des élus locaux.

En outre, les élus locaux disposent de plusieurs autres garanties mentionnées ci-après qui visent à favoriser l’égal accès aux fonctions électives locales.

Mesures permettant à l’élu local de concilier son mandat avec lexercice dune activité professionnelle

Un certain nombre de droits sont accordés aux membres des assemblées locales dans le but de permettre aux élus locaux qui exercent une activité professionnelle de pouvoir se libérer pendant une part de leur temps professionnel pour exercer leur responsabilité au service de la collectivité au sein de laquelle ils sont élus.

Ces droits prennent, en pratique, la forme dautorisations dabsence et de crédits dheures pour l’exercice du mandat ainsi que, dans certains cas, dune allocation financière de fin de mandat ou dun droit à la cessation temporaire dactivité professionnelle pour lexercice du mandat, des possibilités de valorisation des acquis de lexpérience (VAE) ou de bilan de compétences.

Ils sont accompagnés d’un dispositif de formation prévu pour les élus locaux :

  • financé par un Fonds pour le financement du droit individuel à la formation des élus locaux,
  • comprenant des droits particuliers accordés à lissue dun mandat,
  • assuré par des organismes de formation des élus locaux, soumis à une procédure dagrément sous le regard consultatif d’un Conseil national de la formation des élus locaux (CNFEL).

Droits de lopposition

Afin de garantir lexpression du pluralisme et de permettre au public de connaître les différents points de vue des élus locaux sur les affaires communales, intercommunales, départementales ou régionales, le législateur a reconnu un certain nombre de droits aux élus de lopposition au sein dune assemblée territoriale.

Ces droits de lopposition sexercent de manière proportionnée à la taille de la collectivité :

  • dans les communes de plus de 3 500 habitants, les conseillers nappartenant pas à la majorité municipale qui en font la demande peuvent disposer sans frais du prêt dun local commun. Un décret dapplication détermine les modalités de cette mise à disposition ;
  • dans les communes de 3 500 habitants et plus, lorsque la commune diffuse, sous quelque forme que ce soit, un bulletin dinformation générale sur les réalisations et la gestion du conseil municipal, un espace est réservé à lexpression des conseillers nappartenant pas à la majorité municipale. Les modalités dapplication de cette disposition sont définies par le règlement intérieur. Ce seuil sera abaissé à 1 000 habitants lors du prochain renouvellement général des conseils municipaux ;
  • dans les conseils municipaux des communes de plus de 100 000 habitants, les groupes d’élus se constituent par la remise au maire dune déclaration, signée de leurs membres, accompagnée de la liste de ceux-ci et de leur représentant. Dans les conditions quil définit, le conseil municipal peut affecter à ces groupes d’élus, pour leur usage propre ou pour un usage commun, un local administratif, du matériel de bureau et prendre en charge leurs frais de documentation, de courrier et de télécommunications. Le maire peut, dans les conditions fixées par le conseil municipal et sur proposition des représentants de chaque groupe, affecter aux groupes d’élus une ou plusieurs personnes. Le conseil municipal ouvre au budget de la commune, sur un chapitre spécialement créé à cet effet, les crédits nécessaires à ces dépenses, sans quils puissent excéder 30 % du montant total des indemnités versées chaque année aux membres du conseil municipal. Le maire est lordonnateur des dépenses susmentionnées. L’élu responsable de chaque groupe d’élus décide des conditions et des modalités dexécution du service confié que ces collaborateurs accomplissent auprès de ces groupes au sein de lorgane délibérant ;
  • dans les départements et les régions, les règles sont similaires à celles des conseils municipaux des communes de plus de 100 000 habitants.

Dans les régions, départements, intercommunalités et communes de 3 500 habitants et plus qui diffusent, sous quelque forme que ce soit, un bulletin dinformation générale sur les réalisations et la gestion du conseil, un espace est réservé à lexpression des conseillers de lopposition, dans les conditions fixées par le règlement intérieur.