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  • Le terme de renaissance rurale est une façon imagée de décrire le processus de repeuplement des espaces ruraux, et plus généralement de reprise après une période de déprise rurale. Il a été popularisé par le titre de l’ouvrage du sociologue Bernard Kayser, La renaissance rurale. Sociologie des campagnes du monde occidental (1990). Ce renversement de tendance s’observe dans les campagnes de la plupart des pays industrialisés à partir des années 1970. Après des décennies, parfois un siècle, de déclin démographique sous l’effet de l’« exode » rural, la courbe de population rurale amorce une remontée. La reprise démographique des espaces ruraux français est constatée lors de la publication des résultats du recensement de la population de 1982, en comparaison des résultats du recensement de 1975. Dès 1976, le géographe américain Brian Berry propose l’expression de counterurbanization (contre-urbanisation) pour décrire les processus conjoints de croissance démographique des zones non métropolitaines, incluant campagnes et petites villes, et de régression démographique ou, au moins, de stagnation, des grandes villes. Cependant, la renaissance rurale n’affecte qu’une partie des espaces ruraux, à commencer par ceux en situation de proximité urbaine, le mouvement correspondant au départ à un déversement de la population d’origine urbaine dans les communes rurales. Il se traduit, dans un premier temps, par un solde migratoire largement positif (arrivées de population supérieures aux départs), puis un solde naturel positif (naissances supérieures aux décès) du fait de l’arrivée massive dans les communes rurales de jeunes couples en âge d’avoir des enfants, à la recherche d’un logement plus spacieux en accession à la propriété et d’un cadre de vie plus agréable. La renaissance rurale rejoint donc les phénomènes de périurbanisation et de rurbanisation, renforçant la fonction résidentielle de l’espace rural. Dans le même ordre d’idée, elle peut correspondre à la résidentialisation d’habitants temporaires d’un espace rural, venus pour les vacances avant de s’installer. La renaissance rurale touche également des espaces ruraux plus isolés, suite à l’arrivée de nouvelles populations, liée notamment aux migrations définitives de retraités d’origine nationale ou étrangère (en France, le phénomène d’installation des Britanniques dans les campagnes du Massif Central, par exemple). Ce phénomène de néoruralité est ancien : les premières « vagues » de néoruraux sont arrivées dans les années 1970. Il touche les campagnes les plus attractives, presque toujours situées dans la moitié sud du pays. Dans certains cas extrêmes, des villages entièrement abandonnés renaissent, jusqu'à voir leur école rouvrir, comme les villages des vallées pyrénéennes du Haut-Aragon en Espagne, étudiées par Yannis Nacef (2023). La renaissance rurale entraîne de nombreuses conséquences structurelles sur les campagnes, au-delà du seul phénomène de reprise démographique : réhabilitation de logements vacants, résidentialisation paysagère des campagnes par le développement de nouveaux lotissements, maintien ou création d’équipements et de services à la population, développement de nouvelles associations d’habitants, changement de composition des conseils municipaux. La renaissance rurale participe au changement social et à l’apparition de nouvelles fonctions productives, davantage tournées vers les services, ce qu’on regroupe sous l’expression « économie présentielle ». Elle contribue aussi à la multifonctionnalité des espaces ruraux, sous l’effet de nouvelles pratiques agricoles impulsées par les néoruraux, d’une prise en considération croissante de la fonction écologique des paysages ruraux, ou encore de pratiques hybrides entre agriculture et services marchands (agritourisme par exemple).
  • Ensemble coordonné d’opérations de transformation de la ville qui visent à adapter celle-ci à de nouveaux usages. Le renouvellement urbain concerne plusieurs fonctions urbaines. Il peut favoriser la mixité sociale ou fonctionnelle grâce à des modifications de l’habitat et des services, notamment dans les domaines de l’éducation, de l’emploi, de la santé et de la sécurité. Equivalent étranger : urban renewal (en)
  • Ensemble coordonné d’opérations d’aménagement d’un quartier considéré comme dégradé ou de conception obsolète, comportant la démolition et la reconstruction d’immeubles, ainsi que la réhabilitation et la construction de logements et d’équipements collectifs, et la trans- formation d’espaces publics. Equivalent étranger : urban regeneration (en)
  • Pour le procureur de la République, consiste, dans une affaire poursuivable, soit à mettre en œuvre une alternative aux poursuites ou une composition pénale, soit à poursuivre le mis en cause. Le taux de réponse pénale est la somme des classements sans suite après la réussite d’une procédure alternative, des compositions pénales et des poursuites, rapportée à l’ensemble des affaires poursuivables
  • La personne est vue comme un tout, une unité cohérente définie par un ensemble de traits associés les uns aux autres et prenant leur sens des liens sémantiques entre eux.
  • Acte par lequel le procureur de la République saisit le juge des enfants en matière de délit et de contravention de 5ème classe. Le juge des enfants met le mineur en examen, instruit l’affaire, puis décide de son renvoi éventuel pour jugement soit devant lui en chambre du conseil, soit devant le tribunal pour enfants, soit devant le tribunal correctionnel pour mineurs
  • Actes du Procureur général ou d’un procureur financier introduisant une procédure contentieuse respectivement devant la Cour ou une CRC
  • Acte du Parquet général introduisant une procédure contentieuse devant la Cour
  • Acte par lequel le procureur de la République demande au juge d’instruction d’informer sur une affaire. ce mode de poursuite est obligatoire en matière criminelle. À l’issue de l’information, le juge d’instruction, s’il existe des charges suffisantes contre la personne mise en examen, rend une ordonnance de renvoi (en matière correctionnelle ou de police) ou de mise en accusation (en matière criminelle) saisissant la juridiction compétente pour la juger
  • À l’échelle mondiale, les réseaux de villes désignent les relations entretenues par des villes autour d’une thématique. Les jumelages, les partenariats, la participation à des conférences ou les associations de villes visant à échanger des idées ou des bonnes pratiques entrent dans ce cadre dont la formalisation peut être très variable, allant des échanges sporadiques aux liens très forts. À l’échelle française, les réseaux de villes ont désigné des associations de villes moyennes entre elles, ou une métropole régionale et des villes de son aire d'influence, afin de créer des dynamiques et ouvrir de nouvelles possibilités de développement. Imaginées par la DATAR en 1991, elles ont été consacrées par la loi Pasqua de 1995. Il s'agit d'encourager des dynamiques et des synergies territoriales nouvelles. Une charte d'objectifs, qui peut servir à l'élaboration des Contrats de plan État-région ou des Contrats de ville, précise les projets d'intérêt national commun aux villes du réseau que l'État peut soutenir. Elle affirme une volonté de solidarité et de coopération institutionnellement souple. Les réseaux de ville peuvent se situer à une échelle plus vaste que la région et s'intégrer dans des entités telles que celles d'Arc atlantique, méditerranéen, etc.
  • Ensemble des infrastructures de production, de transport et de distribution de l’énergie électrique.  Il se décompose en plusieurs éléments, selon les niveaux de tension acheminée par les lignes électriques. On y distingue les lignes à très haute tension (THT), les parties à haute ou moyenne tension (HTA) et les lignes basse tension (BT).  Un réseau électrique arbore une structure variable selon la zone de desserte et les exigences d’exploitation. La structure arborescente compose exclusivement le réseau de distribution. La structure bouclée, en revanche, constitue le réseau de répartition. Pour les lignes à très haute tension, le gestionnaire fait appel à une structure maillée.
  • Réseau de transport et de distribution de l’énergie électrique doté des outils techniques et informatiques qui permettent d’en optimiser la gestion en tenant compte du comportement des usagers et de l’offre des producteurs. Les réseaux électriques intelligents sont destinés à faciliter l’utilisation de sources d’énergie intermittentes ou diversement réparties sur le territoire, ainsi que la gestion par les usagers de leur consommation. Equivalent étranger : smart (power) grid (en)
  • Les réservataires sont les acteurs autorisés à proposer au bailleur des candidats pour habiter un  logement social disponible en contrepartie à une aide financière à la construction des logements. Il  peut s’agir de communes, du préfet (qui dispose d’un contingent spécifique) ou d’entreprises ayant  cotisé au 1% logement.
  • La réserve naturelle est, en France, l'un des outils les plus courants de la protection de l'environnement à l'échelle locale. Plus contraignante à mettre en place qu'un arrêté préfectoral de protection de biotope, elle peut lui succéder. Son périmètre est le plus souvent fondé sur l'inventaire des ZNIEFF. Une réserve naturelle fait l'objet d'un suivi sous la supervision d'un conservateur ou d'une conservatrice. Si le nom de réserve peut laisser croire à une approche préservationniste de la protection de la nature, les réserves naturelles françaises intègrent largement l'humain dont l'intervention est reconnue comme nécessaire. En effet, l'anthropisation de l'ensemble du territoire dans la très longue durée a imbriqué les composantes naturelles et anthropiques des milieux. De nombreux biotopes sont le résultat de l'interaction entre la nature et l'agriculture, l'élevage, voire l'industrie : la plus petite réserve naturelle de France en surface est ainsi la mine du Verdy (0,05 ha), près de Lyon, un site d'extraction abandonné offrant l'habitat à une faune abondante, notamment à plusieurs espèces de chauve-souris. Les réserves prévoient l'interdiction de certaines pratiques, par exemple la cueillette, la promenade d'animaux domestiques, la randonnée équestre, le pique-nique ou encore le camping, mais l'accès au public est rarement interdit (sauf pour les raisons de sécurité, comme dans le cas de la mine susmentionnée). La zone centrale des parcs nationaux peut comprendre une réserve intégrale, d'où la présence humaine est exclue, mais cette possibilité a été très peu utilisée (voir Laslaz, 2007). Au nombre de trois en France en 2019, elles ne permettent plus aucune activité humaine, dans une logique préservationniste. Leur instauration nécessite une procédure lourde impliquant une validation par le conseil d'État, la plus haute juridiction nationale. Il existe aussi quelques cas de réserves intégrales hors des dispositifs publics, gérées par des associations sur des terrains privés.
  • Territoire doté d’une biodiversité particulièrement riche, dans lequel les espèces trouvent des conditions favorables pour se développer, se disperser et coloniser d’autres territoires. Equivalent étranger : reservoir of biodiversity (en)
  • Ensembles de logements pour les personnes âgées associés à des services collectifs Elles étaient dénommées « logements-foyers » jusqu’à la loi d’adaptation de la société au vieillissement du 28 décembre 2015
  • Processuis de fixation dans un espace d'une population mobile qui devient une population permanente au sens statistique du terme, ou l’essor de la fonction résidentielle dans un espace initialement voué à d’autres fonctions (touristique, agricole, industrielle…). Ce terme recoupe plusieurs réalités distinctes : en urbanisme, le fait de donner un caractère privé aux immeubles par l’aménagement de grilles, de jardins, (phénomène de communautés fermées ou gated communities), ce qui contribue à l’appropriation des lieux par les habitants (transformer un immeuble en « résidence ») ; en urbanisme également, la résidentialisation peut désigner une démarche d'aménagement destinée à améliorer l'image d'un quartier et à réduire le sentiment d'insécurité et d'abandon. Pour lui donner des dimensions plus humaines, l'habitat urbain est réorganisé en petites unités résidentielles confortables. En fonction des programmes, diverses options sont envisageables : matérialisation des limites de la résidence ; aménagement d'espaces de transition entre l’espace public, la rue et les parties communes de l’immeuble ; organisation de stationnements réservés aux habitants de la résidence, d'espaces verts, de jeux pour les enfants, etc. ; on parle également de résidentialisation lorsque des populations qui fréquentaient un espace pour des motifs touristiques, affinitaires ou de loisirs, font le choix de s'y installer définitivement. Cela concerne en particulier les espaces ruraux et périurbains attractifs. Observé dans le rural proche (ou le périurbain éloigné) des grandes villes, ce mouvement est moins massif qu’un exode rural inversé, mais il est désormais bien attesté. Il repose sur la recherche d’un foncier bon marché et sur la capacité des personnes à effectuer des mobilités pendulaires longues ou à télétravailler. C’est surtout la recherche d’un cadre de vie, ce qui reflète le retournement plus général des représentations associées aux campagnes ; sur le plan paysager, la résidentialisation est une évolution des paysages avec croissance du bâti résidentiel, lotissement des parcelles (c'est-à-dire partage de grandes parcelles en lots viabilisés et destinés à la construction), et parfois mitage résidentiel. Le bâti préexistant (fermes, usines, entrepôts...) peut aussi être réaménagé pour accueillir la fonction résidentielle (habitat, écoles, commerces de proximité...). La résidentialisation se traduit par des retombées économiques. Les emplois fournis par les services publics, par les services privés à la personne, dans les loisirs du quotidien et dans le commerce de proximité, forment ce qu'on appelle une économie présentielle ou résidentielle. Dans certains cas ce secteur peut devenir prépondérant, la fonction touristique devenant alors secondaire. La gentrification peut parfois être l'une des conséquences à long terme d'une résidentialisation lorsqu'il y a un écart de capital (économique, culturel...) entre les populations arrivantes et celles anciennement installées.
  • Apprentissage par expériences répétées d'événements négatifs et incontrôlables en vue d'accepter les résultats négatifs.
  • Capacité d’un écosystème à résister et à survivre à des altérations ou à des perturbations affectant sa structure ou son fonctionnement, et à trouver, à terme, un nouvel équilibre. Equivalent étranger : resilience (en)
  • Réaction comportementale exprimant des préoccupations par rapport à des projets de réformes. Bareil (2004) a formalisé sept niveaux de préoccupations pouvant prédire efficacement les comportements de résistance au changement. Selon ce modèle, les comportements liés à la résistance au changement peuvent être expliqués par les préoccupations ressenties par les destinataires : l’absence de préoccupation comme marque de désintérêt pour le changement et sa mise en place ; préoccupation concernant le travail personnel de l’individu et ce que le changement va impliquer pour lui (biais cognitifs d’aversion au changement) : l’individu accepte le changement de situation personnel à venir, mais se préoccupe du devenir de l’organisation ; préoccupations concernant les caractéristiques du changement elles-mêmes : l’intérêt est alors très présent et l’envie de participer, donner son avis, signe le début d’une acceptation, voire d’un soutien au changement (malgré les objections qui peuvent venir en grand nombre) ; la personne se demande si elle aura la capacité individuelle de réussir à opérer ce changement (être rassurant et laisser le temps aux collaborateurs pour se préparer à ce changement) ; préoccupations quant aux éventuelles nouvelles collaborations qu’il faudra construire, et sur d’éventuels transferts d’apprentissage essentiels aux changements annoncés ; préoccupations sur la pérennité du changement et les possibilités d’œuvrer à l’amélioration de celui-ci (soutien actif au changement de la part de personnes très impliquées dans le processus).
  • Se dit d’une population ou d’un écosystème qui, soit naturellement, soit du fait de mesures matérielles ou d’interventions biologiques, sont peu vulnérables au changement climatique, en particulier d’origine anthropique. Ces mesures ou ces interventions consistent, par exemple, à mieux gérer les ressources en eau, à protéger les terres agricoles ou à rechercher des variétés et des races domestiques résistantes. Equivalent étranger : climate-proof (en)
  • Texte adopté par une assemblée à l'initiative de l'un des membres du Parlement et qui n'a pas en droit, le caractère général d'une loi. L'Assemblée nationale comme le Sénat peut adopter, par une résolution, une disposition modifiant  le Règlement de cette assemblée, une décision relative à l'immunité de l'un de ses membres, une mise en accusation du Président de la République ou bien une déclaration relative à un projet d'acte de l'Union européenne.
  • Expression qui s’applique à tous les produits, toutes les pratiques et aux procédés de fabrication qui ne sont pas nuisibles à l’environnement ou ont une empreinte écologique très faible.  De manière plus large, utilisée comme qualificatif, cette expression définit un mode de vie engagé, qui tient compte des enjeux environnementaux dans chaque décision du quotidien : l’alimentation, le transport, le logement, l’habillement et les loisirs. Une personne respectueuse de l’environnement privilégie, par exemple, les aliments bio, se déplace à vélo ou en transport en commun, ou à défaut, conduit une voiture électrique. Equivalent étranger : éco-friendly (en)
  • Principe général selon lequel toute personne (privée ou publique) est tenue de répondre de ses actes : en réparant le préjudice (par le paiement de dommages et intérêts) qu’elle a causé à autrui, que ce préjudice soit la conséquence de l’inexécution ou de la mauvaise exécution d’un contrat ou la conséquence d’un fait juridique : il s’agit de la responsabilité civile (ou responsabilité administrative lorsqu’on évoque la responsabilité civile de l’administration) ; en subissant une sanction pénale lorsque le comportement constitue une infraction : il s’agit de la responsabilité pénale ; en répondant du non-respect des règles relatives au maniement des deniers publics : il s’agit de la responsabilité financière.
  • Principe selon lequel l’administration est tenue de réparer les dommages qu’elle peut causer aux tiers à l’occasion de ses activités. La réparation est réalisée par le paiement de dommages et intérêts. Il existe différents régimes de responsabilité administrative selon la nature de l’activité qui a donné naissance au dommage.